Mes oraux (encore)
Vous brûlez d'envie de savoir comment mes oraux se sont passés, hein. (vous noterez la présence du point-tout-court à la place d'un éventuel point d'interrogation, marquant ma certitude profonde et inaltérable)
Je passe donc une ligne pour le suspense.
Même deux, soyons fous. Donc.
Est-il besoin de préciser que, juste uniquement pour me faire me perdre et stresser, juste uniquement (l'alliance de "juste" et "uniquement" ne me paraît absolument pas douteuse grammaticalement parlant, voyons) pour tester ma capacité à me retrouver dans un environnement inconnu, et juste uniquement pour garder les meilleurs et les plus débrouillards, l'école a fait démolir l'immense, l'évidente, la facile à trouver passerelle y qui menait très facilement, pour la remplacer par un détour que seuls les plus aguerris ont osé emprunter (bon là genre ça fait forêt amazonienne et danger imminent, et c'est classe, donc j'ai pas trop envie de préciser que c'était à la Défense). Parmi les plus aguerris, il y avait évidemment moi (il ne faut pas dire que je tournais depuis 20 minutes et que je commençais à douter de ma santé mentale).
J'arrive, donc (c'est très fort de pouvoir parler autant sans avoir encore commencé à raconter l'oral, qui rappelons-le est le sujet de l'article). Et suis accueillie par une troupe de gentils élèves qui me rassurent.
Arrive le moment très, très marrant où on nous met dans une salle pendant une heure avec un questionnaire et un sujet à traiter à l'oral. Je garde un peu de suspense pour l'intitulé du sujet, qui est vraiment très très pourri. En ce qui concerne le questionnaire, j'étais à peu près sûre de mon nom et de mon prénom, le reste ne fut que techniques de séduction hasardeuses faites de demi-défauts et de longues phrases pour ne rien dire. J'ai sérieusement failli sécher sur la question "citez trois entreprises qui vous attirent", et j'ai hésité au point de n'avoir plus sur une heure que 15 minutes pour traiter le sujet (roulement de tambour) "Sport et professionnalisme : antinomie et complémentarité?". Sujet hautement intéressant, à tel point que lorsque je l'ai lu, j'ai immédiatement retourné la feuille pour savoir quel était le deuxième choix. Evidemment, il n'y avait pas de deuxième choix.
Donc, après cette préparation limitée, on m'envoie à l'entretien d'anglais. J'entre (c'est un truc qu'on fait dans certaines circonstances pour passer d'un couloir à une pièce) et m'installe face au monsieur, qui répond "good afternoon" à mon "bonjour" (mais quelle abrutie je peux être quand même). J'introduce myself, parle de mes motivations, et le monsieur me fait écouter une cassette que je comprends à peu près ("ouais genre là c'est un homme qui parle") mis à part le fait que j'ai confondu le prof qui parlait avec un élève. Nous embrayons je ne sais comment sur la science-fiction et débattons sur la philosophie (j'ai un peu le malheur d'affirmer que c'est loin du monde réel, avant qu'il ne m'avoue qu'il est lui-même prof de philo). Puis (bon à partir de là je suis en mode "je me la pète" donc si vous m'aimez humble comme à mon habitude, passez au paragraphe suivant) il m'a dit que c'était très bien, et que si j'étais admise je m'ennuierais sûrement la première année (rhaaaouuu) (c'était un cri-roucoulement d'auto-satisfaction, en d'autres termes le summum du manque de modestie porté à son plus haut degré d'animalité).
Puis après, arrive l'entretien à proprement parler (vous savez, le truc avec la question pourrie là), et je me retrouve face à deux femmes (ce qui était un peu mon cauchemar en soi) qui se présentent (une prof de marketing et une ancienne élève) et me demandent de me présenter (oui bon ça je vous l'épargne hein). Au milieu de l'entretien (où je compense mon manque total d'activité sportive par ma passion pour l'écriture), arrive la phénoménale question "et que pensez-vous du phénomène Harry Potter?". Et là c'est très très fort, parce que bon, le phénomène harry potter je m'en fous un peu, mais le matin même j'ai appris sur BBC World (ouais je regarde des chaînes super classes) (juste avant les oraux, ok) que le château allait être reconstitué pour le tourisme, ce qui m'a permis d'embrayer sur le manque d'éthique de ce marketing abusif et manipulatoire qu'on faut subir aux enfants, etc. Le tout avec le sourire et en faisant des gestes (oups petite poussée d'auto-satisfaction, désolée).
Bref, arrive l'entretien d'italien qui fut hautement folklorique. De la cassette, je n'ai compris que trois phrases qui se trouvaient être les 3 éléments importants, et je suis parvenue, au milieu d'une accumulation de fautes dignes d'une vache espagnole, à parler du patrimoine antique, du passage d'un pays d'émigration à une terre d'immigration, et à la différence saisissante entre l'italie du nord dynamique et le mezzogiorno qui rencontre des problèmes de développement. J'ajoutai que je kifferais grave d'y passer l'une de mes années de stage. Elle conclut en soulignant ma motivation, et ce fut terminé sans que je puisse avoir prononcé une phrase sans faute.
Et je fus soulagée sa race.
Donc ça, c'est fait (rhaaaouuuu).
Maintenant c'est l'oral d'italien dans 3 jours et les écrits de bac dans juste un peu plus. Et il va être sérieusement temps de m'y mettre si je la veux, cette fichue mention (non non jolie mention, je ne t'insulte pas, j'exprime juste mes craintes face à ta sacro-sainte magnifi...tude(?))
ps : vous êtes des lecteurs trop bien
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